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De l’air dans les neurones !
articles, le 04/07/2016
Parvenir à un changement durable, voilà le véritable défi.... Pour cela, les moyens les plus simples sont parfois les plus efficaces, même s’ils sont étonnants. Explications toutes en douceur et en légèreté.
La structure du cerveau humain contient environ 10 milliards de cellules nerveuses, les neurones. Reliés entre eux par les synapses, au sein d’un vaste réseau, ce système comprend environ 1000 milliards de points de jonction.
Au sein de notre organisme, le système nerveux ; dont font partie le cerveau ainsi que d’autres neurones et synapses présents dans des plexus nerveux ; a pour fonction de véhiculer et de traiter l’information. De quelles informations s’agit-t-il ?
Informations externes et internes
Nos organes de perception, la vue, l’ouïe, la peau, le nez, les papilles nous informent continuellement, sur l’environnement dans lequel nous nous trouvons, même si nous n’y prêtons pas toujours attention.
D’autres indications, nous renseignent sur nous- mêmes, notre état intérieur ; par les sensations les émotions, les sentiments.
Ainsi, la faim, le froid, la fatigue, les tensions ou au contraire la vitalité sont autant de perceptions qui nous informent sur nos besoins corporels, à condition de les écouter...
Enfin envie de dormir !
Au cours d’un séminaire, après quelques minutes de relaxation, un dirigeant s’exclame « je me sens fatigué, j’ai enfin envie de dormir ! ». Ayant pris l’habitude de ne plus écouter ce message « intérieur », il avait depuis longtemps beaucoup de mal à se reposer, et prenait des somnifères.
Les émotions, elles, nous parlent de besoins psychologiques. A quoi invite la peur ? Percevant un danger potentiel, nous cherchons à nous mettre en sécurité.
Votre boss contacte directement un membre de votre équipe sans vous en informer ? Un concurrent met le pied chez votre plus gros client ?
Vous ressentez de l’agacement, de la colère... Ces émotions vous indiquent que votre « territoire » est menacé, et vous voulez protéger ses frontières.
Décisions et actions, réactivité ou créativité ?
Toutes ces informations circulent en un flux continu au sein de notre réseau interne. D’abord « triées » (une partie seulement des informations peut être utilisée), puis acheminées à la conscience elles sont ensuite « traitées », donnant lieu à des décisions et des actions, parfois « automatiques » ou réactives.
Si le fonctionnement « automatique » a pour avantage la rapidité, il compte aussi deux limites majeures.
En premier lieu, les conséquences de ces réactions automatiques peuvent être parfois négatives.
La seconde limite, quand ce « mode réactif » est poussé à l’extrême, est la disparition de la créativité et de l’imagination. Tout l’espace intérieur est occupé par un mode de pensée rationnalisé. Ainsi, les études de L’Ecole de psychosomatique de Paris ont mis en évidence que l’absence d’imaginaire était un point commun aux patients souffrant de troubles ou de maladies psychosomatiques. L’imaginaire est un élan de vie, fondateur de la vitalité, de la motivation. Lui enlever son espace, étouffer la créativité, c’est mettre en place un phénomène « catabolique » ou mortifère au plan psychologique, qui affecte également le corps.
Et les organisations ?
Le constat sur la dimension des organisations aujourd’hui offre un parallèle intéressant. Celles dont la culture est principalement axée sur les process et le contrôle laissent peu de place à l’initiative, la créativité. Or les études montrent là aussi clairement qu’il s’agit d’une cause majeure de stress au travail. En fait, ces organisations génèrent des comportements du type « faire plus de la même chose», au lieu d’essayer de faire autrement.
Comment changer puisque nos habitudes sont inscrites dans notre chair ?
A la naissance, le cerveau comprend un potentiel immense de connexions, de chemins possibles.
Le système fonctionnera de manière optimale en invalidant peu à peu les chemins « inutilisés », c’est-à-dire peu activés.
Ceux-ci resteront dans l’ombre. A l’inverse, d’autres parcours deviendront quant à eux « automatiques ».
Au niveau physiologique, changer une habitude équivaut donc à réactiver un réseau inactif. Les connexions existent, en sommeil depuis de nombreuses années. Il s’agit donc d’empêcher l’activation du système « habituel ».
Inspirer et expirer, avant d’agir
Il existe pour cela une solution simple, accessible à tous et même gratuite ! En respirant, en mettant « de l’air dans les neurones », dans le système, cela permet de ralentir et en lâchant prise, de laisser d’autres solutions émerger.
Par exemple, Pierre a appris à « ralentir son système » qui s’emballe habituellement en présence de son banquier lorsqu’il est en difficulté. En tant que chef d’entreprise, inscrire en lui ce « réflexe respiration » lui a permis de de changer de posture, de mieux entendre et comprendre son interlocuteur, d’imaginer de nouvelles possibilités et donc de mieux négocier.
Diversifier les voies, diminuer la pression
Respirer pour déconnecter un système, c’est permettre à la vie de diversifier ses chemins, d’ouvrir de nouvelles voies, de définir de nouveaux tracés.
Respirer, c’est aussi diminuer la pression. Car la respiration fait le lien entre le conscient et l’inconscient, c’est aussi la seule fonction physiologique et psychologique obéissant à la volonté qui permet de réduire le stress.
Alors, pour changer une habitude à un niveau individuel, faire évoluer une culture à un niveau organisationnel... Peut-être serait-il pertinent de mettre de l’air dans vos neurones... de l’espace et de l’initiative dans les process...
Alors, lâchez le contrôle, respirez... et laissez faire la vie !
Sources
- Les mouvements individuels de vie et de mort, Editions Payot, 1998 P.Marty
- La psychosomatique de l'adulte, Editions PUF - Que sais-je ? ; 2004 P.Marty
- Job demands, job decision latitude, and mental strain, Administrative science quaterly, 1979 Karazek RA Job demands, job decision latitude and cardiovascular disease AM J Public Health 1981 Karazek R, et coll
- La toile de la vie - Une nouvelle interprétation scientifique des systèmes vivants, Editions du Rocher Fritjof Capra
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